Réincarné en une arme intelligente avec ses souvenirs de sa précédente vie, une épée enchantée sauve une jeune Semi-humaine de l’esclavage. Fran, de la tribu du chat noir, entame alors une vie d’aventurière avec sa nouvelle arme à ses côtés. Ensemble, ils deviendront assez forts pour survivre à leur voyage !

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas parlé de l’une de mes lectures, par flemme il faut le dire. Cependant, le tome de LN que je viens de refermer m’a donné envie d’en écrire une review.

Reincarnated as a Sword / Tensei Shitara Ken Deshita, par Tanaka Yuu. Un titre que l’on peut dire d’actualité. Le manga arrive en France, et l’anime vient de commencer à son tour. Et pour dire vrai, c’est la sortie de ce dernier qui m’a finalement donné envie de lire le roman.

Les deux premiers tomes du LN sorti chez Seven Seas dorment dans ma bibliothèque depuis très longtemps, je me réservais leur lecture pour une envie de lire un vrai bon titre. Je n’avais aucun doute à son sujet.

Et voilà que l’anime me sort sous les yeux… Et qu’il m’a étonné, dans sa représentation du personnage de Fran. La manieuse de notre épée intelligente, Maitre.

( Dans cette review, j’appellerais l’Epée ainsi, ignorant quelle sera la traduction française du manga. )

Pourquoi ai-je été étonné ? Car elle semble relativement passive dans la version anime. Silencieuse. On ne peut certes pas lui marcher dessus, mais elle manque du piment dont elle fait montre dans la version manga.

La lecture du LN a été pour moi une nouvelle surprise : Non seulement Fran n’est pas une simple enfant taciturne, c’est une lionne qu’il faut absolument tenir en laisse. Aussi blessante par la lame que par ses mots.

Un Tensei, encore.

Avant de réellement nous intéresser à Fran, il est nécessaire de parler de l’univers de ce roman, et de sa mise en place.

Un random japonais se fait renverser par une voiture et se réveille dans un autre monde réincarné dans une épée.

Yep.

Pas très convaincant en l’État, d’autant plus que notre Maitre débarque dans ce nouveau monde avec tout un set de skills bien pété. Nous comprenons vite qu’il s’agit d’un énième monde fantasy posé sur les mécaniques d’un jeu vidéo dans l’attribution de points de compétences.

Là où le titre se démarque des autres, c’est qu’il décide de condenser toute la partie power-up absurde de son personnage principal dans le premier chapitre. Maitre gagne en puissance en bouffant les cristaux magiques de monstres puissants, le tout de façon exponentielle. Okay cool. Fin du chapitre 1, nous avons déjà entre les pattes une épée légendaire, poussée par ses envies de manger de l’expérience.

Rien de plus à savoir dans ce tome 1 vraiment. Basique, cliché, on l’a vu des dizaines de fois ces dernières années.

Et on comprend bien vite que ce n’est pas cette épée pétée dont nous suivrons l’évolution au cours de l’histoire, mais celui ou celle qui sera amené à le manier. Maitre farm ses compétences comme un malade afin de se rendre utile à son utilisateur.

Ceci est intéressant dans le sens où nous pouvons nous faire une idée des possibilités qui seront offertes à l’autre personnage principal, Maitre ayant la capacité de partager une partie de ses compétences. Un tensei avec un héros pété, mais pas pour ravager ses ennemis lui-même, mais pour quelqu’un d’autre.

Maitre est en bonus vraiment marrant à suivre, un fil de pensée très « J’attaque d’abord je réfléchis après », dont les conséquences amènent des scènes amusantes pour nous et désastreuses pour lui.

Fran

Nous y voilà. Fran.

Jeune adolescente de la tribu des chats noirs, a vécu comme une esclave pendant des années, orphelines, et qui pourtant nourri toujours le rêve de devenir la première membre de sa tribu à évoluer, à atteindre un stade supérieur.

Dès son entrée dans le roman, elle casse tout. Au point de grandement déstabilisé sa nouvelle épée. Elle se comporte à la fois comme une enfant, normal, elle a douze ans, et à la fois comme quelqu’un qui en a bien trop vu dans sa vie pour arrondir les angles.

Fran pense ce qu’elle dit et dit ce qu’elle pense, quitte à être particulièrement incisive même auprès de ceux qu’elle ne connaît pas. Elle n’a absolument aucune inhibition quant au fait de tuer, et sa vie d’esclave la rend reconnaissante des moindres attentions/cadeaux qui lui sont faits. Dormir sur un lit est déjà un luxe pour elle.

L’auteur a fait très fort pour la rendre adorable, au point que nous nous identifions complètement à Maitre. Le lecteur aura vite fait d’avoir les mêmes réactions et craintes que l’épée, qui se pose comme un parent pour l’adolescente qui va mener une vie d’aventurière. Tout comme Maitre, nous souhaitons la voir progresser, grandir, accomplir ses objectifs, et la voir recevoir tout ce dont la vie l’a privé pendant son enfance.

A côté de ça, nous avons le droit à une véritable furie capable de fracasser une armée de gobelins à elle toute seule, ce qui rendrait Messire Goblin Slayer particulièrement fier.

Une adaptation qui passe à côté du personnage ?

Au moment où j’écris ces lignes, nous n’avons que deux épisodes de l’anime de disponible. Donc oui, clairement, il est trop tôt pour porter un avis définitif.

Cependant, ce que nous avons sous les yeux sent déjà le sapin.

Je ne vais pas parler de la réalisation, mais des modifications apportées à l’histoire, qui rendent Fran bien plus douce que dans le roman, et bien plus générique.

Prenons une scène spécifique.

La première fois que Fran et Maitre obtiennent une récompense à la guilde des aventuriers.

Dans l’anime, trois aventuriers médiocres l’arrêtent, l’accusent de vol, font quelques remarques racistes. Fran les ignore, et n’entre en action que lorsque Nell, qui s’occupe de la réception de la guilde, est attaquée.

Elle les défonce hein, mais ne dit quasiment rien, et ne bouge que lorsque autrui est attaqué.

Dans le light novel, la scène est bien différente. Fran commence bien par les ignorer, mais entre assez vite dans la joute verbale. Mieux, elle provoque carrément les trois aventuriers lorsque ses derniers s’en prennent à sa tribu. Elle les pousse à l’attaquer pour être en état de légitime défense.

Pas besoin de jouer au héros qui va sauver autrui, pas de « bonne raisons » d’aller à la baston.

Bien qu’elle soit la victime, Fran fait absolument tout pour envenimer la situation. Voilà le genre de punchline qu’elle balance : « Je vous laisse cinq secondes pour foutre le camp. Ou alors, vous pouvez implorer pardon en cavalant après vos propres queues. Choisissez, les chiots. »

C’est ça qui rend la lecture du Light novel si agréable dès l’arrivée de Fran, et qui démarque la série des autres. Elle est calme, a des nerfs d’aciers, mais elle est loin d’être douce. L’adaptation manga la rend moins violente, mais se rattrape largement avec ses dessins illustrant parfaitement l’intensité des combats.

L’anime passe pour le moment un coup de javel sur Fran, et franchement… Meh quoi. Qu’elle se salisse vraiment les mains faisait partie de son charme.

Comme je l’espérais, la lecture de ce premier tome fut un véritable plaisir. Ce premier tome fait 360 pages… Que j’ai lu en une seule fois. Avec des regrets en me rendant compte de l’heure bien avancée la nuit dernière en arrivant au bout du tome.

Une vive recommandation !